La Canebière
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La Canebière : tout ce qu’il faut voir et savoir !

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Tout en haut, l’église des Réformés. Tout en bas, le Vieux-Port. Entre les deux, une longue avenue mondialement connue, la Canebière.

En bref

Pourtant, celle-ci ne présente désormais que peu d’intérêts, si ce n’est la vue plongeante qu’elle offre sur le port. Les immeubles prestigieux ont disparu et il n’y a pas grand-chose à y faire. Peu de restaurants, des organismes régionaux ou institutionnels peu vivants en dehors des heures de bureaux et enfin une circulation bruyante incitent à fuir dans les rues adjacentes. Mais elle permet de relier plusieurs quartiers plus animés et intéressants.

A voir, à faire sur la Canebière

Palais Longchamp (Jardins)

Ballade rafraichissante, dans le parc ombragé, surtout en été, le palais couronne le plateau Longchamp et le château d’eau en occupe le centre. L’aile sud du palais héberge le musée d’Histoire Naturelle tandis que l’aile Nord abrite celui des Beaux-Arts.

Prendre son temps, marquer une pause et admirer la douceur des lieux, c’est la définition du marseillais heureux. Dans ce contexte, je vous propose une présentation du Palais Longchamp qui je l’espère, vous donnera envie de vous y promener.

En effet, une fois franchies les grilles d’entrée de cet immense parc, vous découvrirez tout d’abord le chef-d’œuvre de l’architecte Henri Espérandieu. L’eau fraîche et pure ruisselle de ces magnifiques fontaines baroques. L’eau demeure omniprésente dans ce jardin avec ses fontaines, ses cascades et ses bassins qui accueillent les Marseillais dans un décor théâtral couronné de colonnes, sculptures et rampes à balustres. De part et d’autre de la cascade centrale, le décor sculpté illustre la dédicace de l’eau source de vie, de joie et de richesse, surtout en pays méditerranéen. Mais savez-vous que cette célébration représente l’arrivée des eaux de la Durance ? C’est l’accomplissement de la route de l’eau vers Marseille, due à la volonté et à la ténacité de quelques hommes, au premier rang desquels Maximin Consolat, maire de Marseille en 1837, et Frantz Mayor de Montricher, ingénieur. Le canal de Marseille a mis la ville à l’abri de la pénurie en eau au milieu du XIXème siècle et favorisé son essor.

C’est pourquoi, en 1863, l’éperon rocheux de la colline des Chartreux, belvédère qui offre une vue superbe de la ville, s’imposa comme le site le plus propice pour symboliser l’aboutissement du canal et célébrer l’arrivée de l’eau. L’architecte Espérandieu sut merveilleusement tirer parti de la dénivellation du site. Le palais couronne le plateau Longchamp et le château d’eau en occupe le centre. Les groupes de sculptures sont dus à Cavalier et à Barye. On y admire la Durance : la gloire de cette dernière est marquée par la jeune femme au centre qui s’avance sur un char triomphal tiré par quatre chevaux de Camargue. Son pied s’appuie sur une corne d’abondance. De son char, l’eau tombe en cascade dans un bassin. Ses compagnes symbolisent la fertilité : le blé et la vigne.

L’aile sud du palais héberge le musée d’Histoire Naturelle tandis que l’aile Nord abrite celui des Beaux-Arts.

Plus loin, dans le parc ombragé, on peut admirer un kiosque à musique de 1888 ainsi que le pavillon de la girafe avec ses mosaïques orientales, des cages et une volière pour près de 2 450 animaux à l’époque où les lions rugissaient dans ce jardin.

Enfin, à quelques mètres, l’observatoire sur l’esplanade Longchamp permet de contempler la cité phocéenne et sept collines. C’est une ballade rafraîchissante, surtout en été, propice à l’évasion et qui distille un doux parfum d’Antan.

Palais Longchamp (Jardins)
Palais Longchamp (Jardins)

Musée des Beaux-Arts

Crée en 1801, le musée des Beaux-arts est l’un des principaux musées de la ville. D’abord installé dans le couvent des Bernardines, il sera déménagé en 1873 au Palais Longchamp lorsque celui-ci est achevé.

Il regroupe plus de 2 000 tableaux, 300 sculptures et 3 000 œuvres et dessins datant de la période allant du XVIe au XIXe siècle. La collection de peinture présente des œuvres des écoles françaises, italiennes, espagnoles et nordiques. Vous y trouverez des chefs d’oeuvres du Pérugin, Puget, Rubens, Corot ou encore Courbet.

Les ailes du somptueux Palais Longchamp ont longtemps été abandonnées. Il aura fallu attendre 8 ans de travaux et l’année de capitale de la culture à Marseille pour voir ce haut lieu de la culture ré-ouvrir.

En 2013, l’exposition temporaire De van Gogh à Bonnard y a été présentée.

Eglise des Réformés (Saint-Vincent-de-Paul)

Eglise des Réformés (Saint-Vincent-de-Paul)
Eglise des Réformés (Saint-Vincent-de-Paul)

Cette imposante église trône tout en haut de la Canebière, au bout des allées de Meilhan, et on ne peut pas la rater car sa grande façade néogothique est remarquable. Et elle regorge d’histoires curieuses et typiques, voyez plutôt la suite…

Bon, d’une, elle est bâtie à l’emplacement d’un couvent d’Augustins Réformés (une branche dérivée des Grands Augustins). Cela explique l’appellation d’église des Réformés que les marseillais lui ont donnés. Et c’est un site religieux historique car la première pierre de l’ancienne chapelle du couvent dédiée à Saint Nicolas de Tolentino, fut posée par le duc de Guise, gouverneur de la Provence, le 20 juin 1611. Pour l’anecdote, il parait que cette pierre symbolique a été retrouvée lors de la démolition de la chapelle en 1869.

Et de deux, chaque année à Marseille, le dernier dimanche qui clôture l’année liturgique, (c’est le dimanche du Christ Roi), tous les santonniers se retrouvaient à l’église des Réformés pour une célébration eucharistique avant d’inaugurer la foire aux santons : c’est la messe des Santonniers. Mais cette année à cause des travaux du tramway, c’est à l’église de Saint Ferréol qu’ils furent accueillis.

Enfin, pour les amateurs d’art, elle a été édifiée entre 1855 et 1888 par l’architecte Reybaud sur les plans de l’abbé Pougnet, selon le style gothique ogival du 13ème siècle. Et j’ai lu que le plan serait « basilical burgondo-lyonnais », alors que la nef, le transept et la façade sont explicitement dérivés des cathédrales du Bassin parisien. En tout cas, les portes et les vitraux sont remarquables et l’ensemble du mobilier sacré est de grande qualité. Enfin, sur le perron, on peut admirer une statue de Jeanne d’Arc réalisée par Botinelly en 1943.

Bref, tout cela pour dire je vous invite à la visiter !

La Canebière

Si aujourd’hui, la canebière forme une ligne de partage symbolique entre les quartiers sud bourgeois et les quartiers nord populaire, c’est bien une étrange manière réductrice de la voir !

Car en fait, la canebière est une voie majestueuse de près d’un kilomètre de long qui part des Réformés et débouche sur le vieux port.

D’ailleurs, il existe une célèbre chanson qui la célèbre créée par Alibert dans l’opérette « Un de la Canebière » !

C’est une porte ouverte sur le grand large, une invitation au voyage qui démarre avec Pythéas et continue jusqu’au Marius de Marcel Pagnol et dans lequel se reconnait tout marseillais, d’origine comme d’adoption.

Il semblerait que le ruisseau dénommé Jarret coulait autrefois à l’emplacement de la Canebière pour se jeter dans le vieux port et que son lit ait été détourné au 11ème siècle vers l’Huveaune tout en conservant une dérivation jusqu’en 1666 pour les besoins des tanneries et des jardins, ce qui lui valu d’ailleurs le surnom de « vallat deis cougourdo ».

Et si à l’orgine, la canebière ne désignait que l’artère qui va du vieux port au carrefour du cours Saint-Louis, elle représente aujourd’hui l’ensemble des trois rues :

  • la canebière proprement dite qui va toujours du vieux port au cours Saint-Louis ;
  • la rue Noailles qui va du cours Saint-Louis au boulevard Dugommier ;
  • et les allées de Meilhan qui courent du boulevard Dugommier à l’église des réformés.

Mais ce n’est qu’en 1928 que l’ensemble des trois voies prit le nom de Canebière.

Son nom vient du provencal « canebe » qui veut dire « chanvre ».

Et c’est à compter du plan d’agrandissement de 1666 qui prévoit d’agrandir la ville qui passerait d’une surface de 75 à 195 hectares, que la Canebière se dessine et c’est en 1667 que le nom apparait pour la première fois, lors de la création des nouveaux quartiers ordonnée par Louis XIV, la voie ayant été tracée sur un chantier de cordiers. Elle va alors de l’arsenal des galères nouvellement bâti à la grande rue qui sert de cours (et qui est l’actuel cours Belsunce). Construite sur un seul côté formant une limite avec la vieille ville, la Canebière donne sur les anciennes lices et un jeu de mail.

Par contre, l’achèvement de la Canebière comme on peut la voir aujourd’hui, soit qui va du quai des Belges jusqu’à l’église Saint-Vincent de Paul, va demander plus de trois siècles. Et les trois tronçons distincts sont marqués aujourd’hui par la succession des styles et les différentes volontés des urbanistes.

Les allées de Meilhan, inaugurées en 1775, remportent très vite un grand succès populaire : les Marseillais aiment se promener sous les grands arbres qui donnent aux allées un air de campagne.

Avec la démolition de l’arsenal des galères en 1781, la canebière s’ouvre sur le vieux-port. La Canebière est prolongée une deuxième fois en 1860 par la rue de Noailles, située entre le cours Belsunce et le boulevard Garibaldi et les immeubles des 17ème et 18ème siècles de la rue de Noailles sont détruit pour permettre son aggrandissement. Ainsi, sous le second Empire, la rue de Noailles et la Canebière ne forment plus qu’une seule voie.

Et au début du 20ème siècle, la canebière est devenue le lieu incontournable où convergent toutes les lignes de tramway et tous les intérêts commerciaux. Enfin, les allées de Meilhan sont intégrées à la Canebière en 1917. A noter qu’en 1927, la commune décide de fixer le point géodésique de Marseille au carrefour du cours Belsunce, de la rue de Rome et de la Canebière.

Enfin, on notera les Cafés célèbres : Pour l’anecdote, c’est au milieu du 17ème siècle et au port de Marseille que sont arrivées les premières balles de café de France. Cela ouvrira la porte à la mode des cafés. Et le port et la Canebière sont liés à l’époque de par leur proximité géographique. Et c’est de là qu’en 1670, ouvrira un premier établissement tenu par un arménien. L’expansion ne cessera pas : au 19ème siècle, on dénombre plus de 280 cafés à Marseille. Et en 1850 ouvre le Café Turc, dont la salle principale de style mauresque donnait sur la Canebière, au n° 4, à l’emplacement de l’office de tourisme actuel. Il était réputé pour son café mais aussi pour son horloge qui indiquait l’heure turque, chinoise, arabe et européenne. C’est le début d’une grande histoire, le long de la Canebière, ouvrent alors de luxueux établissements comme le Café de l’univers en 1853, le Café de France en 1854, le Café Glacier et le Café allemand en 1866 et le Café Riche à l’emplacement de l’actuel Monoprix qui était considéré comme le plus somptueux de tous et qui a laissé sa place au magasin de vêtement « Colombe » en 1953.

Voilà de quoi regarder notre Canebière qu’on connaît dans chaque hémisphère d’un autre oeil, non ?

Notre Cane… Cane… Canebière Et partout elle est populaire Notre Cane… Cane… Canebière Elle part du vieux port et sans effort Coquin de sort, elle exagère Elle finit au bout de la terre Notre Cane… Cane… Canebière

Escalier de la gare Saint Charles

L’histoire commence en 1847 quand le percement du tunnel de la Nerthe permet au train d’arriver à Marseille. C’est le plus grand tunnel de l’époque avec 4 638 mètres de long, réalisé par l’ingénieur Paulin Talabot.

En effet, la gare St Charles fut construite sur l’emplacement du cimetière St Charles, et pour la petite histoire, elle fut inaugurée le 8 janvier 1848 sous une pluie battante par Monseigneur de Mazenod, l’archevêque de Marseille. Le lendemain, 21 wagons tractés par deux locomotives sous la conduite de l’ingénieur Paulin Talabot, quittaient la gare pour la Crau enneigée.

Escalier de la gare Saint Charles
Escalier de la gare Saint Charles

A ce moment-là, les bâtiments du Petit Séminaire et de l’école de Belsunce séparaient la gare du boulevard d’Athènes. C’est alors que l’Etat décide d’achèter le Petit Séminaire en 1903. Peu à peu, l’idée de tout raser pour créer un escalier monumental, apparaît dans les esprits. Un concours est lancé et le projet d’Eugène SENES et Léon ARNAL est retenu le 3 août 1911.

Ce sont entre autres, les sculpteurs Auguste Carli, Louis-François Carli, Louis Botinelly (sculpture « les Colonies »), Ary Bitter (sculpture « les deux lions »), Martin, Henri Reybaud, Eichacker (les vases d’amortissement en pierre de Lens) et Gosselin qui réalisent les travaux d’ornementation.

Le 24 avril 1927, le président de la République Gaston Doumergue, aux côtés du Sénateur Maire de Marseille, le docteur Siméon Flaissières , inaugure officiellement l’escalier haut de presque 16 mètres avec 104 marches coupée de 7 paliers.

Certains films utilisèrent la gare St Charles ou ses escaliers comme décor tels que « 3 places pour le 26 », de Jacques Demy ou « Le Professionnel » (avec Jean-Paul Belmondo), de Georges Lautner ou encore « La Gloire de mon père », réalisé par Yves Robert en 1990.

Théâtre de l’Odéon

Ce théâtre a été construit en 1928 sur l’emplacement que ce qui fut au tout début du siècle les écuries de chevaux qui tiraient les transports en commun de la ville.

Théâtre de l’Odéon
Théâtre de l’Odéon

Constitué à l’origine d’une seule salle de 1 500 places, ce théâtre avait une double vocation : théâtrale et cinématographique, les films muets étant accompagnés par un orchestre attaché à l’Odéon et jusque dans les années 50, les revues, opérettes et music hall y étaient présentées.

Puis, phénomène de mode aidant, ces spectacles finirent par céder la place au cinéma.

Aujourd’hui, morcelé en plusieurs petites salles, dont une plus importante de 900 places, le nouveau Odéon est revenu à sa destination originelle et propose non seulement des spectacles de théâtre, mais aussi des opérettes et des soirées cabaret.

Cours Belsunce

Cours Belsunce
Cours Belsunce

Le carrefour cours Belsunce et cours Saint-Louis est le point zéro de la ville, c’est à partir de là que sont mesurées les distances entre Marseille et les autres villes de France.

C’est au 17ème siècle, suivant l’exemple d’Aix-en-Provence, que Marseille a décidé d’ouvrir son Cours baptisé plus tard Belsunce en souvenir de l’évêque qui s’illustra pendant la Grande Peste de 1720 !

C’était à l’époque une des promenades favorites des Marseillais.

De l’autre côté du cours, se trouve le cours Saint-Louis sur lequel étaient installés les 18 pavillons en fonte des bouquetières. De 1847 à 1968 leurs étals colorés ont fait le bonheur des passants et les artistes de l’Alcazar ne manquaient jamais d’y acheter une rose porte-bonheur avant d’entrer en scène.

Du cours Belsunce, on a une belle ouverture sur deux des monuments historiques de la ville :

  • on admire du côté gauche l’arc de Triomphe de la Place d’Aix élevé en 1839 par l’architecte Michel-Robert Penchaud,
  • et on aperçoit à droite la fontaine Castellane située sur l’axe Porte d’Aix/Obélisque, qui est l’une des plus longues perspectives d’Europe.

Eglise de la Dormition de la Vierge

Cette église est la plus ancienne de toutes les églises orthodoxes de France et d’Europe occidentale. Cet élégant édifice religieux date du début du 19° siècle et sa grande originalité est de présenter une collection importante d’icones du 18° siècle au 20° siècle. Un grand nombre d’entre elles sont originaires de Russie.

A la fin du 18° siècle, des jeunes gens de familles grecques aisées, originaires d’Anatolie, de la mer Noire et de Constantinople, décident d’unir leur sort à la société nouvelle engendrée par l’esprit de 1789. Ils trouvent à Marseille des populations militaires de retour des campagnes napoléoniennes ainsi que des familles de marins. Ils s’engagent dans la vie économique de Marseille où ils excellent dans le domaine du négoce céréalier et textile. Ils pratiquent le mécénat et sont à l’origine de nombreuses initiatives sociales et culturelles. On peut voir une plaque commémorative de cet apport dans « le Carré des Grecs » au cimetière St Pierre.

En 1820, ils sont assez nombreux et fortunés pour organiser leur société autour de leur culte d’origine. Le premier desservant sera l’Archimandrite Yannucos, aumônier réserviste de l’armée Bonapartiste. La fondation de ce culte remonte à Paque 1820 dans une petite chapelle située à l’angle des rues de la Rotonde et de la Grande Armée. Cette première chapelle a été remplacée par le bâtiment actuel.

De 1914 à 1922, des centaines de familles chrétiennes chassées d’Anatolie ou obligées d’émigrer des iles grecques ont été accueillies à Marseille par ce qu’elles appellent encore « La Mère Eglise » : elles ont trouvé refuge dans les quartiers populaires du centre ville : l’ilot des Carmes, le Panier … A coté des italiens du sud, des arméniens, des corses et des juifs , ils ont tissé l’esprit d’ouverture et de mixité propre à Marseille.

Le bâtiment date de 1835 : il est bati dans le style Empire. Il possède des vitraux d’excellente facture dont la conception est due à des artistes marseillais. A noter : les offices religieux sont célébrées en grec.

Spéciale dédidace à Titi : aussitôt dit, aussitôt fait !

Ancien hôtel du Louvre et de la Paix

C’est une des magnifiques façades de la Canebière, aujourd’hui bien peu mise en valeur et dont l’histoire pourtant riche est depuis longtemps oubliée des marseillais…

Ancien hôtel du Louvre et de la Paix
Ancien hôtel du Louvre et de la Paix

En effet, inauguré le 15 août 1863, l’hôtel édifié par Charles Pot est orné de quatre opulentes cariatides (statues de femmes soutenant une corniche sur sa tête) sculptées par Ferrat. Chacune tient dans ses mains un animal représentant un continent : le sphinx pour l’Amérique, l’éléphant pour l’Asie, le dromadaire pour l’Afrique et le poisson ailé pour l’Europe.

C’est à l’époque un grand hôtel, luxueux, dans une ville riche où tout tourne autour du commerce et des transports maritimes… On y reçoit une clientèle aisée, avide de raffinements et de nouveautés, curieuse des progrès en tout genre. C’est grâce à cet engouement que le 28 février 1896, dans les prestigieux salons de l’hôtel, est projeté le film « Arrivée d’un train à la Ciotat » des frères Lumière.

Le palace fonctionne jusqu’en 1941 : il est ensuite occupé par la Marine Nationale française puis par les services allemands de la Marine, guerre oblige. Après la guerre, la Marine française y réinstalle à nouveau des bureaux et des salons de réception.

Le magasin C&A y ouvre ses portes en 1984 : les architectes chargés de la restauration et de la transformation de l’édifice ont bien sûr conservé la façade et à l’intérieur, l’escalier et deux salons magnifiques classés monuments historiques mais bien entendu privés.

Palais de la Bourse

Palais de la Bourse
Palais de la Bourse

Situé sur la Canebière, près du Vieux-Port, le Palais de la Bourse a été inauguré en 1860 par Napoléon. Il avait pour vocation de remplacer la chambre de commerce qui était installée dans des locaux -devenus trop petits- de la Mairie depuis 1599 (la plus vieille chambre de commerce en France).

Cet édifice, conçu par l’architecte marseillais Pascal Coste, mérite quelques explications. En façade, on remarquera cinq clés au dessus de chaque porche ; elles représentent l’Industrie, la Marine, le Commerce, les Sciences et l’Agriculture.

Aujourd’hui, le Palais de la Bourse abrite la Chambre de Commerce ainsi que le musée de la Marine et de l’Economie. Seul le rez-de-chaussée est ouvert au public.

Musée de la Marine

Ce musée, installé dans le Palais de la Bourse, retrace… comme son nom le laisse supposer l’histoire très liée du Commerce et de la Marine à Marseille. Au programme, l’histoire du port de Marseille au travers de gravures, plans, maquettes de bateaux et tableaux. Le musée fait également une place aux nouvelles technologies sous-marines.

Musée Grobet-Labadié

Le Musée Grobet-Labadié est l’ancienne maison de famille des Grobet-Labadié. C’était des marchands aisés qui ont accumulé une phénoménale collection de meubles variés, de porcelaines diverses et d’oeœuvres d’art. Représentants d’une riche bourgeoisie, les collections enrichies au fil des ans par les héritiers, ainsi que l’hôtel, furent donnés à la ville de Marseille en 1919 par Marie Grobet, fille d’Alexandre Labadie.

Et c’est ainsi que ce musée abrite, dans un bel hôtel particulier du XIXe siècle, les très riches collections d’une famille de négociants marseillais pour notre plus grand plaisir.

En effet, témoignant de l’art de vivre de l’époque, mobilier, orfèvrerie, tapis, pendules, et objets d’art ornent les dix salons, chambres, boudoirs et bibliothèque de cette demeure ainsi que toute une collection de faïences françaises de Marseille ou de Moustier entre autres, et européennes (Italie, Espagne, Turquie) et aussi des porcelaines de la Compagnie des Indes à ne pas rater.

Ensuite, tout particulièrement prisées par la donatrice sont exposées des tentures murales qui viennent aussi bien des manufactures de Tournai, des Flandres , de Bruxelles et Beauvais comme des Gobelins et d’Aubusson et qui constituent un ensemble unique en Provence. Et tout particulièrement pour les passionnés de l’iconographie de la cornemuse (sisi, çà existe), on peut y admirer une tapisserie de la Manufacture Royale d’Aubusson représentant une scène champêtre d’après Jean Baptiste Huet où on distingue une musette à deux hautbois parallèles (je le sais parce que je suis allée la voir !).

Bon, les collections de peinture sont elles aussi très variées. Je ne peux pas toutes les citer mais les tableaux des Ecoles du Nord et de l’Ecole Italienne des XVe et XVIe siècles occupent une place privilégiée. Toutefois, il faut accorder aussi une attention particulière à un ensemble d’oeuvres et de portraits de Fragonard, Lagrenée, Natoire ou Trinquesse et aux paysages de Daubigny, Bonington, Constable, Dupré, Diaz, Guigou, Casile, Ziem ou Monticelli. Et aussi, les presque 1200 études, esquisses et croquis qui constituent la collection de dessins font se côtoyer aussi bien Guerchin, Cambiaso, Orsi, Puget, Boucher, Watteau que Ingres, Daumier, Delacroix ou encore Corot et Millet.

Enfin, sont également présentés des instruments de musique baroques et romantiques ainsi qu’une collection importante de ferronnerie de diverses provenances couvrant une époque allant du XIIIe au XIXe siècle quand même.

Pour les érudits, il ne faut pas rater la bibliothèque qui est ouverte au public sur rendez-vous, et contient notamment et entre autres choses :

  • deux manuscrits médiévaux : un Evangile de Marie et Mathieu, et un Almanach, tous deux sur parchemin et enluminés.
  • ainsi que de nombreux fonds musicaux (imprimés et manuscrits) avec 440 partitions musicales des XIXe et XXe s., programmes de concerts, albums et livrets, dont un dossier regroupant les partitions imprimées et manuscrites du donateur, Louis Grobet, professeur de violon et compositeur.

Voilà, à mon avis, c’est un musée à privilégier et dans lequel il fait bon flâner comme dans une bastide !

L’Opéra

Le public marseillais a toujours montré un gout très prononcé pour la musique. Notre opéra est un des plus anciens de France puisqu’il a été construit en 1787. A cette époque, on l’appelait « le Grand Theatre ».

L’opéra, situé à quelques pas de la Canebière, reste un des plus fréquenté de France. Programmation disponible à l’Opéra et à l’espace Culture sur la Canebière.

L'Opéra
L’Opéra

L’opéra est un genre musical qui est né en Italie au 16°. Il est introduit en France au 17° grâce à Lully. C’est la vente des terrains de l’Arsenal qui, en 1781 permit la construction du Grand Theatre. Claude Nicolas Ledoux, grand architecte du 18°, va proposer un projet très innovant à la ville : il projette une place et des rues à caractère très ordonnancé et souhaite aménager le pourtour du Grand Theatre en zone commerciale afin de rééquilibrer la vie diurne par rapport à la vie nocturne. Il a remarqué que ce genre d’équipement est déserté en dehors des soirs de représentations et constitue une zone morte dans un quartier.

C’est cependant le projet de Benard qui sera réalisé, dépassant largement le budget prévu. Inspiré du projet de Ledoux, il conçoit un lieu vivant de jour comme de nuit.

Hélas, le Grand Theatre brulera entièrement en 1919 et seule la façade et la colonnade ionique furent conservées.

C’est Gaston Castel qui fut chargé de reconstruire l’édifice entre 1921 et 1924 dans un style art déco. L’idée originale de Castel était d’ouvrir ce chantier à une pleiade de createurs et de techniciens qui vont intervenir dans tous les domaines : peinture, sculpture, mosaïque et ferronnerie.

Observatoire et planétarium de Marseille

C’est sur le site historique du plateau Longchamp, dans ce lieu dédié au ciel et aux étoiles que l’association Andromède initie aussi bien le public scolaire que des groupes d’adultes à l’astronomie et organise également des conférences et des expositions tandis que le groupe Patrimoine vous propose la visite de la salle des instruments anciens.

Ainsi, on peut visiter le musée qui se trouve dans la Maison des Astronomes de l’Observatoire. Il est ouvert le premier samedi de chaque mois de 14h à 17h avec une visite guidée à 15h. Le musée est également ouvert au public à l’occasion de certaines manifestations telles que la Fête de la Science ou les journées du Patrimoine.

Mais pour commencer par le début de l’histoire, on situe la naissance de l’astronomie à Marseille au IVe siècle avant JC, lorsque Pythéas calcule très précisément l’angle entre l’axe de rotation de la terre sur elle-même et celui de l’écliptique que parcourt notre planète dans sa rotation autour du soleil (ouf, c’est très scientifique mais il fallait le dire).

Puis après une longue période de silence, c’est au XVIIème siècle que deux savants provençaux, Peiresc et Gassendi, donnent un souffle nouveau à l’astronomie régionale avec d’abord la découverte de la nébuleuse d’Orion, et ensuite l’observation du passage de Mercure devant le Soleil, puis la mise en place de la cartographie de la Lune.

C’est sur cette lancée que Marseille se dote en 1702 de son premier observatoire, alors situé dans le quartier des Accoules, surplombant le Vieux Port.

Et en 1862, le directeur de l’observatoire de Paris, Urbain Le Verrier, décide d’installer à Marseille un télescope de 80 centimètres, construit par Léon Foucault. Du coup, le site des Accoules est bien trop petit et l’observation commence à être gênée par les lumières de la ville. Commence alors la construction du nouvel observatoire sur le plateau Longchamp qui est inauguré en 1872.

Mais peu à peu, l’extension de la ville empêche les astronomes de poursuivre leurs observations dans de bonnes conditions et en 1938, on décide de construire un nouvel équipement près de Forcalquier qui sera l’observatoire de Haute Provence.

Parallèlement, Marseille devient un centre d’astronomie spatiale, grâce à la création en 1967 du Laboratoire d’astronomie spatiale, qui se spécialise dans le domaine de l’ultraviolet.

Et il parait que l’observation des étoiles à Marseille n’est pas finie car depuis le début de l’année 2006, un nouveau bâtiment est en construction sur le technopôle Marseille-Provence à Château-Gombert qui a pour ambition de devenir le pôle de l’Astrophysique à Marseille.

Cinéma Les Variétés

Cinéma Les Variétés
Cinéma Les Variétés

C’est le premier grand café-concert marseillais et il est inauguré en mai 1856 sur l’emplacement actuel du cinéma Les Variétés : il porte alors pour nom le Casino musical.

En 1887, il devient le théâtre des Variétés car la mode privilégie alors l’opérette et le théâtre. Et à ce titre, dans les années 1900, ce théâtre est considéré comme le meilleur de province.

Puis, agrandie au début du 20ème siècle, la salle revient un temps au Music Hall sous le nom de Variétés-Casino. Les revues marseillaises y ont alors une place privilégiée.

Et dans les années 1920 à 1930, c’est l’opérette qui y tient une place prépondérante, jusqu’à la fin des années 30 où le music-hall et les chansons se disputent la place au cinéma.

C’est d’ailleurs en 1958 que ces spectacles variés céderont définitivement leur place au cinéma.

C’est aujourd’hui un très agréable cinéma d’Art et Essai à taille humaine et où le plaisir de voir un bon film n’est pas gâché par le machouillement des voisins détenteurs de gigantesques pots de pop corn.

La place des Fainéants

Aujourd’hui appelée place des Capucines, c’est en fait en 1855 que la place fut ainsi baptisée en l’honneur des Capucines qui avaient établi tout près l’un de leurs premiers couvents au 17ème siècle !

Mais il faut le rappeler, cette place était autrefois communément dénommée la « place des fainéants » et cela en l’honneur des travailleurs journaliers qui attendaient sur ces lieux, une éventuelle embauche.

L’appellation, sans doute donnée tout d’abord par dérision, devient par la suite officielle, d’ailleurs, on trouve un peu partout en Provence des « places des fainéants ».

La place des Fainéants
La place des Fainéants

Il faut noter que cette place est située à la convergence de l’une des figures urbanistiques emblématiques du Baroque : la patte d’oie, qui relie le grand Cours du XVIIème siècle (aujourd’hui Cours Belsunce largement amputé et défiguré)

Elle semble directement inspirée du Trident romain de la Piazza del Popolo. Notons néanmoins que si la perspective, depuis la place des Capucines, est conforme à celle formée par le Corso, la Via del Babouino et la Via Ripetta, seules deux voies relient d’une seule droite le Cours .

La similitude entre cette patte d’oie marseillaise et celle de la Piazza del Popolo est manifeste, d’autant plus qu’en 1863, une fontaine, due à Dominique Fossati, réalisée en 1778, prend pour décor monumental de la place, la forme emblématique du baroque, l’obélisque, rappelant aussi celui érigé à la jonction des trois voies romaines.

Malheureusement cette fontaine n’est pas placée dans l’axe de convergence du Trident et est bien délaissée, malgré sa protection au titre des Monuments Historiques.

L’ancien bâtiment des « Nouvelles Galeries »

Construit sur plus de 3 500 mètres carrés, le magasin des « Nouvelles Galeries » a ouvert ses portes le 26 septembre 1901.

Sa rotonde d’entrée couronnée d’une coupole d’ardoise donnait sur la Canebière, au niveau de Noailles.

C’était un édifice aux larges baies vitrées, structuré de charpentes métalliques et muni d’ascenseurs à cage ouverte, dans le style « Modern Art » très à la mode à l’époque.

Mais le 28 octobre 1938, le bâtiment fut entièrement détruit par un terrible incendie qui a fait plus de soixante et dix morts.

De lourds reproches furent faits à la municipalité de l’époque sur l’absence de mesures de sécurité et l’insuffisance des moyens de secours. Ces critiques et colère conduisirent à mettre la ville sous tutelle pendant plus de dix ans, les sapeurs pompiers furent supprimés et remplacés par des bataillons de Marins Pompiers, régime militaire d’exception qui perdure encore de nos jours.

Aujourd’hui, on peut encore voir les restes de la façade et du portail d’entrée du bâtiment et c’est un poste d’intervention des marins pompiers de Marseille qui occupent les locaux entièrement rénovés.

Les allées de Meilhan

Dans le but d’offrir aux marseillais de l’époque une promenade publique au delà des remparts, la création des allées de Meilhan est décidée en 1666 mais le tracé ne sera terminé qu’en 1775.

Ces allées débutent à l’actuel square Stalingrad (ancienne porte de la Madeleine) et vont jusqu’au carrefour des boulevards Dugommier et Garibaldi (lieu où se situait la porte de Noailles).

Elles portent le nom de Sénac de Meilhan qui est l’intendant de Provence qui à participé financièrement à leur achèvement.

Pour les détails architecturaux, on peut signaler :

1) le monument aux mobiles des Bouches-du-Rhône édifié en 1894 en mémoire de la guerre de 1871, dessiné par Gaudensi Allar et dont la statue de bronze représentant « la France armée » est de Constant Roux ;

2) la fontaine des Danaïdes, élevée en 1907, témoignage de l’Art nouveau et qui est l’oeuvre du sculpteur Jean-Baptiste Hugues.

Enfin, de nombreuses manifestations se déroulent sur las lieux :

1) Tous les mardi et samedi matin, le marché aux fleurs s’y implante pour le plaisir des jardiniers et autres amateurs de belles plantes.

2) Et aussi, chaque année, depuis 1883, au mois de décembre (après deux saisons passées sur le Cours d’Estienne d’Orves en raison des travaux du tramway), se perpétue la traditionnelle Foire aux Santons.

Curiosités de la Canebière

Palais des Arts

Construit par Henri Espérandieu de 1864 à 1874, le Palais des Arts est idéalement situé, en plein centre ville, à deux pas de la Canebière et du Vieux-port.

Palais des Arts
Palais des Arts

C’est un beau bâtiment destiné lors de sa construction à abriter l’école des Beaux-Arts, le conservatoire de musique, les ballets, ainsi que la bibliothèque municipale, les archives et le Cabinet des Monnaies et Médailles.

Sa façade harmonieuse, de style néo-classique, offre de larges ouvertures qui donne une bonne lumière pour les collections abritées dans le Palais.

De nos jours, c’est toujours lieu de culture puisque le Conservatoire national de région est toujours à cette même adresse, et qu’on peut assister à de nombreux concerts. Sans oublier que des expositions de peintures provençales y sont souvent organisées.

Fontaine Fossati

Fontaine Fossati

Située sur la place des Capucines, la fontaine Fossati a été construite dans la dernière partie du 18ème siècle et c’est une des plus anciennes fontaines monumentale de la ville et un des rares ouvrages du genre et de l’époque.

Edifiée en l’honneur de Necker en 1778 par le sculpteur FOSSATI, elle est bien sûr propriété de la commune et a été classée Monument Historique le 2 mai 1941.

C’est une fontaine monumentale décorée de quatre lions portant un obélisque qui dominent quatre dauphins crachant de l’eau, et on lui rajouta un aigle sous l’empire !

Curieusement, elle a beaucoup bougé pour une fontaine : elle a d’abord été construite sur l’actuelle place de la Bourse. Puis, la fontaine a été déplacée une première fois en 1825, à l’intersection du boulevard Dugommier et de l’actuel boulevard d’Athène, où elle a pris la place de la colonne du commerce.

Devenue abreuvoir et cause d’encombrement au milieu d’une circulmation intense, elle a encore été déménagée de quelques mètres en 1863, jusqu’à l’ancienne place des Fainéants (aujourd’hui appelée place des Capucines).

Il semblerait que depuis, cette place soit la bonne puisqu’on peut encore aujourd’hui l’y admirer !

Le lycée Thiers

Créé en 1802, c’est un des cinq premiers lycées ouvert en France par Napoléon. Et le lycée Thiers, situé à quelques pas de la Canebière, est aujourd’hui un établissement très côté sur Marseille. Il accueille plus de deux mille élèves dont des collégiens, des lycéens et des étudiants répartis en 23 classes préparatoires aux grandes écoles.

Mais ces jeunes gens n’ignorent pas qu’ils étudient dans un beau bâtiment chargé d’histoire et riche de culture, qui fut autrefois le Couvent des Bernardines.

En effet, c’est vers 1750 que la communauté de religieuses, les « bernardines », établies à Marseille depuis 1637, décident de quitter leur monastère du quai de Rive Neuve, et en font construire un nouveau, d’une sobriété toute cistercienne, en recherchant la plus grande austérité architecturale et une pureté exceptionnelle, aussi bien à l’intérieur que sur les façades de l’ensemble des bâtiments.

Puis en 1799, la bibliothèque de Marseille s’installe dans l’ancien couvent. Et les archives du couvent des bernardines de Marseille sont conservées. Et aujourd’hui encore, les archives fournissent, grâce à ses registres de compte, non seulement d’utiles informations sur la vie quotidienne de cette communauté mais aussi sur les activités de la ville en général.

Le bâtiment étant aujourd’hui transformé en lycée, il ne se visite pas mais la chapelle des Bernardines, avec ses colonnes en pierre et son dôme qui rappelle le Panthéon parisien est classée monument historique depuis 1952, et abrite depuis 1987 un théâtre d’essai.

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