Endoume et Vauban
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Endoume et Vauban : tout ce qu’il faut voir et savoir !

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Si vous tracez une droite entre Notre-Dame de la Garde et la Corniche, vous traversez Endoume et Vauban. Situés sur les hauteurs de Marseille, ils regorgent de petits escaliers, maisons cossues et résidences privées.

En bref

Des ruelles tordues, au calme et des escaliers à tous les coins de rue, bienvenue à Endoume et Vauban. Ici, la marche est le sport quotidien des habitants.

A voir, à faire

Basilique Notre-Dame-de-la-Garde

Perchée sur une colline au coeur de la ville, la Bonne Mère domine toute la ville et offre une vue panoramique exceptionnelle sur la ville et le port à qui aura le courage de monter les petites rues et les escaliers qui mènent au sommet, à 162 mètres d’altitude.

Pour les moins courageux, le bus ou le petit train… très fréquenté- au départ du Vieux-Port vous épargneront bien des efforts.

A l’époque romaine, la colline de la Garde avait été choisie pour y établir une vigie ; ce n’est qu’en 1214 que la première chapelle fut construite par un moine de l’abbaye Saint-Victor.

Cette chapelle connut très vite un engouement des fidèles et au XVIè siècle, François Ier engagea de grands travaux pour édifier des remparts sur la colline ; ses remparts avaient pour vocation de protéger Marseille des attaques extérieures mais aussi des marseillais qui auraient pu se rebeller contre l’Etat et François Ier.

Basilique Notre-Dame-de-la-Garde
Basilique Notre-Dame-de-la-Garde

Durant la révolution française, la chapelle fut gravement endommagée et une nouvelle basilique vu alors le jour : Notre Dame de la Garde. Conçu par l’architecte Henry Espérandieu (un nom prédestiné), elle fut achevée en 1870. La Vierge qui surplombe la basilique depuis cette date mesure 9,70 mètres et pèse 10 tonnes ! A l’intérieur de la Basilique, des maquettes de bateaux en bois et en fer, suspendues pour exhausser des voeux

Si la basilique est exceptionnelle, son emplacement l’est aussi. On y découvre toute la ville depuis les différentes esplanades qui entourent le monument. Un point de vue unique sur le Vieux-Port, le quartier du Panier, le port autonome, les îles du Frioul et d’If, le Nord de Marseille, les quartiers de la plage et les collines qui encerclent Marseille.

Jardin Pierre-Puget

Jardin Pierre-Puget
Jardin Pierre-Puget

Les jardins en plein cœur de la ville sont rares à Marseille. Celui-ci a la particularité d’être à la fois le plus ancien de la ville mais aussi d’être haut perché.

Aménagé sur une colline, le lieu est reposant, parsemé de bancs (et à Marseille on peut les compter sur les doigts de la main) et offre une magnifique vue sur la gare maritime et le quartier du Panier.

En haut du jardin se trouve un buste de Pierre Puget (sculpteur et peintre marseillais). Pensez à vous y arrêter pour oublier le brouhaha de la ville.

Les merveilles des collines de Vauban

les cinq sens en éveil au fil des découvertes dans l’horizon de ce fabuleux quartier encore bien typique et préservé

lorsqu’on découvre au hasard des ruelles et des collines, des paysages étonnants à perte de vue, des parfums de campagne avec pour vous accompagner la fraicheur de l’air sous un ciel rose marseillais et en bruit de fond les cigales et les mouettes…

on est bien récompensé d’avoir grimpé et soufflé et on y revient toujours !

Jardin du Bois Sacré

Avec un nom pareil, on se doute que ce jardin se trouve près de la Bonne Mère, sur le versant Nord très exactement.

Un espace agréable où l’on peut jouter aux boules au milieu des pins d’Alep, cèdres, cyprès et chênes verts ou tout simplement se reposer après la dure ascension de la colline de la Garde !

Sentier de découverte botanique de Notre Dame de la Garde

La nature a gardé ses droits autour de la Bonne Mère et un sentier de découverte botanique permet non seulement de découvrir la nature méditerranéenne (c’est son but) mais aussi d’admirer des vues uniques sur la ville.

Un panneau indiquant ce sentier est présent en bas des marches de Notre Dame de la Garde et un livret est également disponible à l’accueil de cette dernière.

La résidence épiscopale

C’est l’histoire d’une bastide marseillaise située sur les pentes de la colline de la Garde et elle se racontre à travers l’Histoire : de Chansollin (1690) à Escaramagne (1789-1807), on plonge dans l’histoire de la France, de la cité phocéenne, de l’Eglise et des évêques de Marseille, de Notre-Dame de la Garde, des Oblats de Marie Immaculée, des Dominicains et d’un certain nombre de personnages plus ou moins hauts en couleur comme nous allons le voir…

Une histoire mouvementée : en 320 ans, cette bastide change 28 fois de propriétaire !

Situons notre aventure : Au 17ème siècle, on trouve beaucoup de bastides dans les secteurs ruraux qui entourent l’agglomération marseillaise, il parait qu’on en recense plus de 600 en 1708. Ce sont des « campagnes » où des Marseillais possédant par ailleurs une résidence principale dans la ville, aiment venir se reposer. C’est ainsi que sur les flancs de la colline de la Garde, un certain nombre de bastides sont alors construites.

Mais, au 19ème siècle, le paysage urbain se modifie, et la colline se couvre d’habitations d’un autre type et beaucoup de bastides disparaissent.

L’une d’elles cependant existe toujours : une bastide faisant face à la mer, près du sommet de la colline de la Garde datant très vraisemblablement du 17ème siècle puisque la consultation des actes notariés a permis de remonter dans son histoire jusqu’en 1690.

A l’époque, depuis décembre 1690, c’est le sieur Jean Chansollin qui est propriétaire des lieux :

  • du jardin encore aujourd’hui inchangé avec ses 71 ares et 68 centiares qui comporte plusieurs bancaous où l’on trouvait de la vigne, du blé, des oliviers, des amandiers,
  • et de la demeure qui est une maison de maître élevée d’un étage sur rez-de-chaussée, chaque niveau comportant deux ou trois pièces et sous le rez-de-chaussée, il y a un rez-de-jardin et une cave creusée dans le rocher.

La demeure a été considérablement agrandie au milieu du 19ème siècle. Les pièces qui constituaient cette bastide existent toujours, mais, en raison de l’agrandissement de la maison, elle ne représentent qu’une petite partie (celle qui fait face à la mer) de la longue demeure actuelle.

Entre 1690 et la Révolution française, la bastide change neuf fois de propriétaire : en 1690, 1696, 1713, 1715, 1727, 1739, 1743, 1767 et, le 9 mars 1789, elle est achetée par Joseph Elie Escaramagne, magasinier sur le quai de Rive Neuve, ancien capitaine de navire, qui habite alors dans le centre-ville. C’est lui qui va être à l’origine des premiers liens entre cette bastide et Notre-Dame de la Garde.

Curieux personnage que cet Escaramagne ! En 1793, il participe à des actions contre-révolutionnaires : il procure des fusils et même des canons à l’armée fédéraliste marseillaise. Déféré devant la Commission populaire installée à Orange pour juger les ennemis de la Révolution des départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, il doit passer en jugement le 19 thermidor de l’an II (le 6 août 1794). Mais, le 9 thermidor (27 juillet), c’est la chute de Robespierre. Les tribunaux révolutionnaires sont mis en sommeil. Et c’est ainsi qu’à dix jours près, il échappe au tribunal, c’est-à-dire presque certainement à la mort, car, en deux mois et demi, la Commission populaire d’Orange avait condamné 332 personnes à la peine capitale. Ayant une grande dévotion à la Vierge de la Garde, il s’est confié à elle et, sorti indemne, contre toute attente, de la situation tragique dans laquelle il s’était trouvé, il désire lui témoigner sa reconnaissance. Mais la chapelle de Notre-Dame de la Garde, comme tous les édifices catholiques, est fermée au culte : il ne peut donc pas y déposer un ex-voto traditionnel.

Alors, il pense à un ex-voto tout à fait original : le 6 floréal de l’An III (25 avril 1795), Escaramagne prend en location la chapelle du fort Notre-Dame de la Garde pour 600 francs par an afin qu’elle échappe à la destruction des révolutionnaires.

Après la tourmente révolutionnaire, il continue à s’intéresser très activement au sanctuaire de la Garde. En 1800, la chapelle étant sur terrain militaire, il écrit au ministre de la Guerre pour lui demander d’autoriser sa réouverture au culte. A l’époque, les autorités ecclésiastiques qui commencent à rouvrir au culte les églises paroissiales, ne semblent pas s’intéresser aux sanctuaires non-paroissiaux comme Notre-Dame de la Garde : il n’y a plus de siège épiscopal à Marseille et l’archevêque d’Aix de qui dépend la cité phocéenne, ne se soucie guère du sanctuaire de la Garde. Après avoir consulté le préfet des Bouches-du-Rhône, le ministre fait savoir à Escaramagne que, compte tenu de l’état de guerre entre la France et l’Angleterre, il n’est pas possible de rendre au culte la chapelle de la Garde. Cette guerre prend fin en 1802 et, aussitôt, le tenace Escaramagne réécrit au ministre. Le préfet soulève d’autres objections et le ministre refuse une deuxième fois la réouverture de la chapelle. Celle-ci n’interviendra que le 4 avril 1807.

Alors, Escaramagne (et c’est son deuxième ex-voto) fait don au sanctuaire, totalement pillé en 1794-1795, d’une statue en bois de la Vierge achetée 15 francs chez un fripier. Cette statue provient d’un couvent de religieux de Picpus démoli pendant la période révolutionnaire, couvent qui se trouvait à l’endroit où l’on a construit récemment l’annexe moderne du Palais de Justice. Dans le sanctuaire actuel, cette statue (qui a été l’unique statue de Notre-Dame de la Garde de 1807 à 1837) se trouve derrière l’autel de la crypte. Comme on a pris l’habitude de mettre des fleurs dans la main de la Vierge, on l’appelle « la Vierge au bouquet ».

Mais suite à des soucis financiers, le 3 septembre 1807, il vend sa bastide. Peu de temps après, un de ses créanciers fait annuler la transaction. Mise en vente aux enchères publiques le 9 février 1808, elle trouve un acquéreur qui, dès le 25 juillet, la revend au prix de 5 500 francs.

Treize ans plus tard, le 15 novembre 1821, nouveau changement de propriétaire. L’acheteur n’est autre que le vicomte Christophe de Villeneuve-Bargemon, Conseiller d’Etat, Préfet des Bouches-du-Rhône. Il la paie 9 000 francs. On constate que le prix a donc beaucoup monté depuis 1808 ou alors le vendeur a peut-être tenu compte du rang social et des ressources de l’acquéreur ?

Le vicomte de Villeneuve-Bargemon qui fut préfet des Bouches-du-Rhône du 8 octobre 1815 jusqu’à sa mort, le 13 octobre 1829, soit quatorze ans, une période qui correspond aux règnes de Louis XVIII (1815-1824) et Charles X (1824-1830), est un grand préfet, très estimé de la population. Il développe le réseau routier, restaure les monuments antiques, en particulier le théâtre d’Arles, et édifie à Marseille l’arc de triomphe de la porte d’Aix et le lazaret du Frioul. Par extraordinaire, il se trouve que, pendant cette même période, Marseille a à sa tête un seul maire, le marquis Jean-Baptiste de Montgrand. Son mandat dure même plus longtemps encore (du 27 avril 1813 au 4 août 1830), hormis quelques mois (avril-septembre 1815) au moment des Cent-Jours. Catholique fervent, il concourt au rétablissement, en janvier 1823, du siège épiscopal de Marseille supprimé par le Concordat.

En mai 1823, la duchesse d’Angoulême, fille du roi Louis XVI et nièce du roi régnant Louis XVIII, passe à Marseille. Le préfet la reçoit dans sa bastide après une montée très mouvementée à Notre-Dame de la Garde dont les témoins gardèrent longtemps le souvenir.

En effet, elle a prévu de monter à Notre-Dame de la Garde le 15 mai. Ce jour-là, le mistral est si violent qu’on lui conseille fortement de renoncer à son projet. Mais elle tient à faire ce pèlerinage. En partant du cours Bourbon (qui est l’actuel cours Pierre-Puget), elle monte donc à pied, entourée par des hommes de la Garde nationale qui, serrés les uns contre les autres, cherchent à former pour elle un double paravent ! De nombreuses personnalités l’accompagnent dont le préfet et le maire et beaucoup de Marseillais sont montés pour la voir et l’acclamer. Au retour, parvenue à la petite maison de campagne du comte de Villeneuve sur le penchant de la montagne, Madame la duchesse veut s’y arrêter pour contempler le superbe point de vue à l’abri du terrible mistral.

Par la suite, les propriétaires défilent : cinq reventes en cinq ans puisque le 16 septembre 1825, le préfet revend la bastide (9 000 francs). Il ne l’a gardée que quatre ans. Elle change encore de mains en 1827 (9 000 francs), en 1828 (9 000 francs), en février 1830 (7 000 francs) et en octobre 1830 (14 000 francs) ! On constate qu’en 1830, le prix a doublé en huit mois, mais il faut rappeler qu’entre ces deux ventes, se sont déroulées les journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830 (les « Trois Glorieuses ») et on est alors en pleine crise économique : fermetures de manufactures et de chantiers de construction, effondrement du commerce extérieur, faillites de banques… L’acquéreur d’octobre 1830, Jean-Baptiste Rouquier, conserve dix-neuf ans la bastide qui reste encore propriété de sa famille pendant trois ans. Durant ces vingt-deux ans (1830-1852), bien des événements interviennent dans la vie du sanctuaire de la Garde qui va donner à cette bastide une nouvelle destination.

En 1823, le diocèse de Marseille a été rétabli. Monseigneur Fortuné de Mazenod en a été nommé évêque. Il prend pour vicaire général son neveu, Eugène de Mazenod, qui a fondé en 1816 la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée. Dès 1821, une communauté d’Oblats s’était installée à Marseille à l’église des Accoules. En 1831, l’évêque demande à ces religieux de desservir le sanctuaire de la Garde. Ainsi, des Pères des Accoules y viennent les samedis et dimanches qui sont alors les seuls jours d’ouverture du sanctuaire, puis tous les jours à partir de 1841. Ils montent le boulevard Gazzino (l’actuel boulevard André-Aune) et une traverse qui porte toujours le nom de « rue des Oblats ». Au sanctuaire, grâce aux dons des fidèles, on fait faire, en 1837, une statue en argent de la Vierge pour remplacer celle qui avait été envoyée à la fonte lors de la Révolution (et qu’on retrouve toujours dans le sanctuaire actuel, elle domine l’ancien maître-autel). Et, pour cette chapelle qui est alors très petite, on commande à un fondeur de cloches un bourdon de plus de huit tonnes ! Ainsi, à la mi-octobre 1845, Jean-Baptiste Rouquier voit passer devant chez lui les quatorze paires de chevaux qui, péniblement, hissent ce bourdon sur la colline. Le 4 décembre 1845, il l’entend sonner pour la première fois. Depuis 1841, le chapelain principal de Notre-Dame de la Garde est le Père Jean Antoine Bernard, un Oblat très modeste, mais d’un grand dévouement et plein de dynamisme. Pendant une vingtaine d’années, il jouera un rôle très important dans l’histoire du sanctuaire.

En 1849, voulant éviter aux Oblats la fatigue de ces trajets quotidiens entre les Accoules et la Garde, les administrateurs de Notre-Dame de la Garde cherchent à prendre en location, près du sanctuaire, une maison susceptible d’accueillir quelques religieux. Or, ils apprennent que la bastide, appartenant désormais à la veuve de Jean-Baptiste Rouquier, est à louer. Ils en parlent à Mgr Eugène de Mazenod, évêque de Marseille depuis 1837, qui est aussi le Supérieur général des Oblats. Le 4 janvier 1850, le Conseil général des Oblats donne son accord pour la création de cette nouvelle communauté religieuse et le 15 janvier 1850, pour un loyer de 1 000 francs par an, les administrateurs du sanctuaire prennent la bastide en location.

Voilà donc les Oblats locataires de la bastide… Et pourquoi pas, un jour, propriétaires ?

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