La Plaine et le Cours Julien
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La Plaine et le Cours Julien : tout ce qu’il faut voir et savoir !

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La Plaine et le Cours Julien : ici, vous êtes dans le quartier général des artistes, rebelles, musiciens et bobo.

En bref

Le Cours Julien regorge de terrasses de cafés bondées dès le mois d’avril, de tags décoratifs, de boutiques underground, et de rues piétonnes. Un quartier très agréable et vivant.

A voir, à faire

Rues piétonnes du Cours Julien

Rues piétonnes du Cours Julien
Rues piétonnes du Cours Julien

Si le Cours Julien est si agréable à l’arrivée des beaux jours, c’est en partie à cause de ses nombreuses zones piétonnes, assez rares à Marseille. L’ambiance Bourgeois Bohème qui y règne fait de ces rues un lieu agréable pour la flânerie et le farniente sur l’une des nombreuses terrasses de cafés.

La place Notre-Dame-du-Mont partiellement piétonne regorge de cafés et restaurants où l’ambiance est très décontractée. Le plateau du Cours Julien, lui aussi, regroupe un savant mélange de restaurants, cafés, boutiques à tendances artistiques et salles de concerts.

La plupart des murs et façades de boutiques sont tagués ou de couleurs très vives et le Cours Julien est agrémentée d’un plan d’eau rafraîchissant en été.

Église Notre-Dame-du-Mont

C’est cette église qui a donné son nom au quartier comme à la station de métro. Et même si elle a été reconstruite au début du 19e siècle, il parait qu’elle aurait succédé à une ancienne église mentionnée au 5e siècle.

En effet, certains historiens disent même que Notre-Dame-du-Mont serait le plus ancien lieu de culte chrétien marseillais avec l’Abbaye de Saint-Victor mais çà reste à vérifier. Dans tout les cas, ce qui est sûr, c’est qu’elle occupe l’emplacement d’un sanctuaire très ancien, qui fut lieu de pèlerinage des Marseillais avant d’être supplanté au cours des 17ème -18ème siècles par Notre-Dame-de-la-Garde.

Tout d’abord, un bref historique : consacrée à la Visitation, l’église Notre Dame du Mont nous rappelle la visite de Marie à sa cousine Elizabeth, et l’actuel de ce qu’on peut voir date pour l’essentiel de la Restauration, avec l’ajout de vastes chapelles, celle du Sacré-cœur par F. Reybaud vers 1840) et celle du Perpétuel Secours en 1890. Sa façade est de style néoclassique, faite en ciment avec bas-relief en lave polychrome de 1898.

Et Notre Dame du Mont dispose d’un patrimoine à la fois architectural et musical assez remarquable. Déjà, l’église vaut surtout par l’intérêt de ses tableaux, son décor intérieur et son mobilier. Et l’aspect musical s’écoute au travers des nombreux concerts qui y sont donnés, ainsi que par l’Association des Amis de l’Orgue, créée pour permettre la restauration de l’Orgue principal. Enfin, il nous faut savoir qu’en 1839, le compositeur Frédéric Chopin a eu l’opportunité de jouer de l’orgue présent dans cette église alors qu’il était de passage à Marseille.

Aux alentours du Boulevard Chave

Cette visite du côté du boulevard Chave va nous faire découvrir des curiosités un brin insolites et souvent méconnues et nous faire rencontrer quelques personnages marseillais célèbres !

Aux alentours du Boulevard Chave
Aux alentours du Boulevard Chave

Et oui, tout d’abord, au niveau des personnalités du quartier, qui se souvient que la famille Pagnol habitait rue Tivoli et rue Terrusse, que Joseph Pagnol passa sa retraite au 66 cours Julien, que Fernandel est né au 72 boulevard Chave (le comité du vieux Marseille a d’ailleurs apposé une plaque sur la maison natale), que le pétomane qui fit ses débuts tonitruants au théâtre Chave (on peut voir encore devant la façade, une plaque explicative posée par la Mairie), que la rue des Trois Frères Barthélemy, porte en fait le nom des frères héros et martyrs de la Résistance.

Et si on prend le temps de regarder, on rencontre aussi des détails surprenants comme une « sonnette à tirette » conservée en l’état, ou encore les plaques de fonte des « Eaux de la Rose », ou enfin la statue du zouave de la rue Goudard.

D’ailleurs, puisqu’on est dans l’incongru, on s’arrêtera tout particulièrement à l’angle du boulevard Eugene Pierre et la rue Devilliers, devant la maison du « Tipe » ! Cela vaut le coup de connaître l’histoire ! En fait, c’est aux 1, 3 et 5 boulevard Eugène que trois curieux immeubles interpellent. Ils sont l’œuvre d’ un artisan originaire de Cucuron dans le Luberon, maçon particulièrement entreprenant mais pas diplômé, deçu d’avoir echoué au concours de l »école d’ architecture Dominique Turcan. Il éleva ces bâtiments entre 1845 et 1847 et crut bon d y proclamer en façade : TIPE d’architecte sachant tout faire même sans diplôme. L’entreprenant bonhomme fit en outre placer son buste au fronton de l’immeuble.

Bon, il ne faut pas l’oublier non plus : le long du boulevard Chave si joliment réhabilité, on peut se souvenir du passé glorieux du fameux « 68 », ou encore, sans doute encore moins gai, d’une prison ouverte en 1857.

Côté architecture, on pourra admirer au 69 boulevard Chave, un superbe exemple d’immeuble Art Nouveau, sans négliger la façade du garage Devoulx ! Enfin, il ne faut pas rater la maison de Gaston Castel, l’architecte borgne et visionnaire, qu’il a lui-même construite en 1924, à partir d’un édifice existant, pour son usage personnel et pour son cabinet, puis qu’il a urélevé d’un étage en 1930, située au n°2 de la rue Croix-de-Régnier, et inscrite par arrêté du 2 mars 1981 au recensement des immeubles MH !

Voilà, d’anecdotes en curiosités, nous aurons flané tout le long de ce boulevard, marchant sur de bien curieuses traces, tantôt drôles, tantôt tristes, mais toutes racontant à leur façon, un peu de notre Marseille !!!

Marché Bio du Cours Julien

Tous les mercredi, les adeptes du bio se donnent rendez-vous au Cours Julien pour le marché biologique de Marseille. De nombreux producteurs et agriculteurs bio viennent y vendre leurs produits.

La place Jean Jaurès dite la « Plaine »

C’est depuis le 23 décembre 1919 que cette esplanade bien connue des marseillais s’appelle la place Jean Jaurès.

Mais bien peu de marseillais utilisent ce nom pour la désigner !

En effet, autrefois appelée le plan Saint-Michel, elle est familièrement surnommée « la plaine ».

L’origine de ce nom « plan » est à prendre au sens d’un lieu plat et dégagé situé en hauteur, un plateau en fait !

Le nom de Saint-Michel semble venir d’une chapelle située à cet endroit, à l’emplacement du couvent des Minimes.

Mais pour un petit retour dans l’histoire, il nous faut savoir qu’au 13ème siècle, le plan de Saint-Michel était un Champ de Mars. C’est là que se situait le camp des croisés qui s’embarquaient de Marseille, et qui ne pouvaient pas prendre la mer tout de suite en raison de vents défavorables. C’était à l’époque, un plateau désert qui ne s’animait que les jours d’exercice militaire ou de visites royales.

Car le plan a aussi été le témoin de visites exceptionnelles comme celles de Robert d’Anjou, roi de Naples et comte de Provence en 1319, qui lors d’une visite des reliques de son frère exposées dans l’église des Frères Mineurs, fut reçu par le viguier de la ville et les syndics en cet endroit, les corporations de la ville et cinquante gentils-hommes chargés de l’accompagner s’étant réunis en ce lieu assez vaste pour les contenir. Puis le 22 janvier 1516, c’est l’arrivée de François 1er triomphant après la bataille de Marignan : un cortège municipal alla à sa rencontre jusqu’au plan Saint-Michel. Et le 6 novembre 1564, c’est la venue de Charles IX accompagné de sa mère Marie de Médicis : un trône avait été élevé sur le plan Saint-Michel, sur une estrade couverte de riches étoffes et entourées de tous les corps de métier. Enfin, ce sera la réception de Louis XIII le 7 novembre 1622 : un trône surmonté d’un dais de velours bleu avait été élevé au même endroit que celui de Charles IX, un demi-siècle auparavant.

Bref, ce n’est qu’à compter du 18ème siècle que des immeubles commencèrent à border le plan qui prit alors le nom de place Saint-Michel. C’est alors qu’un nouveau quartier commença à naître autour. Mais son urbanisation comme on peut la voir aujourd’hui, date du 19ème siècle. La place s’ordonne alors autour de ces fameuses maisons dites « trois fenêtres » : trois étages sur rez-de-chaussée, chacun composé de trois fenêtres, ce modèle d’habitat typiquement marseillais, né au 17ème siècle et qui a perduré tout au long du 19ème siècle.

Elle devient une des places les plus bourgeoises et les plus paisibles de la ville.

Et c’est en 1883 qu’elle devient encore une fois le théâtre d’un grand évènement : son sous-sol est percé d’un tunnel de 700 mètres de long pour donner passage au premier tramway, en fait, un train à vapeur qui reliait le centre de Marseille au cimetière Saint-Pierre.

Et comme un destin qui le pousserait à encore et toujours se transformer, aujourd’hui, le quartier a bien changé : ses cafés, boites de nuit et nombreux pubs attirent une population jeune et festive qui anime fortement les nuits de la Plaine.

Voilà, presque tout est dit, alors pour terminer sur quelques anecdotes :

  • C’est de cette place que Louis Capazza et Alphonse Fondère se sont envolés vers Appietto en Corse le 14 novembre 1886 sur le ballon Le Gabizos et un vaste bas-relief de 1930 dû à Louis-Marcel Bottinelly, situé au n°28 de la place, commémore l’évènement.
  • C’est aussi sur cette place que se tient depuis 1892, le marché maraicher le plus populaire de la ville.
  • C’est enfin sur cette place qu’en 1953 fut inauguré par Gaston Defferre le premier feu tricolore.

Curiosités

Place du chien Saucisse

Qui ne connaît pas le chien saucisse, le chien fétiche de l’écrivain marseillais Serge Scotto ? Ce chien méritait au moins une place à son nom.

C’est chose faite (de façon plus ou moins officielle) depuis le 14 septembre 2000.

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